Les poireaux vivaces

Il m’a fallu plusieurs années, pour me rendre compte que tous les poireaux sont vivaces ! Je pense qu’on me l’avait déjà dit, mais souvent on veut vérifier avec ses yeux pour en être certain ^^.

Poireau Elboeuf en fleurs au Potager du Gailleroux à Jodoigne (Belgique)

Différence entre les poireaux traditionnels et les poireaux vivaces ?


Traditionnellement, on distingue les poireaux classiques des poireaux perpétuels. D’une part, il y a les poireaux d’été ou d’automne et d’hiver que l’on sème dès février ou mars et qu’on replante en juin ou juillet. Ces poireaux sont à ressemer chaque année. D’autre part, on parle de poireaux perpétuels ou vivaces que l’on consomme surtout pour le vert et qui repoussent chaque année.

Pendant plusieurs années,  j’ai disposé de poireaux perpétuels que je n’osais pas trop couper afin de ne pas les affaiblir. Ils repartaient chaque année plus ou moins au même endroit. J’étais assez déçu du rendement qui diminuait d’année en année. Je me demandais pourquoi tous mes clients les souhaitaient tant. Les poireaux classiques qu’il faut ressemer chaque année sont tellement plus productifs !

J’avais déjà observé après la récolte de graines de poireaux des rejets mais je ne croyais pas qu’ils étaient réellement intéressants. Après plusieurs années, j’ai constaté qu’ils étaient en fait les mêmes que ceux des poireaux perpétuels ! Ils se présentent tous avec un bulbe. Ils apparaissent à l’automne. Si on nettoie son terrain juste après la récolte des graines, on risque de les abimer ou de les déterrer. Tout l’art est d’être patient 🙂

En fin de compte, les poireaux résistent bien au gel. Seuls les ravageurs (rongeurs ou la teigne du poireau) peuvent entraver le caractère vivace des poireaux !

Poireaux vivaces déterrés
Rejet (entouré en jaune) à côté du pied-mère, à droite plein de rejets déterrés pour être replantés ailleurs.

Comment procède-t-on pour transformer les poireaux classiques en poireaux vivaces ?

  1. Semer des poireaux en quantité suffisante
  2. Les planter en juin/juillet (voire plus tard jusqu’à l’automne s’il nous en reste encore)
  3. Récolte les plus gros poireaux l’été, l’automne, l’hiver et le début du printemps
  4. Les poireaux montent pour former leur majestueuse inflorescence en boule
  5. Récolter les graines
  6. Laisser les tiges poireaux fanés en place et attendre le développement de rejets qui puisent leur énergie du pied-mère. Ces rejets apparaissent à l’automne.
  7. Ré-amender les rejets avec du compost ou un bon terreau en surface ou les déplacer et les planter dans une nouvelle parcelle riche ce qui garantira de bons rendements.

Emplacement idéal

Attention, lorsque vous choisissez l’emplacement de vos poireaux vivaces, il est primordial de les placer en bordure de parcelle afin d’éviter l’allélopathie (inhibition de la croissance d’autres légumes). La famille qui ne supporte pas du tout les poireaux, les oignons et l’ail c’est les Légumineuses. Leur croissance est gênée par certaines substances émises dans le sol par les poireaux. D’autres s’accommodent très bien des liliacées : le céleri, la carotte, les tomates, etc.

Conclusion

En conclusion, l’idée est donc de semer et planter plus de poireaux que ceux qu’on récolte. On obtiendra des graines et des rejets l’année suivante sans trop d’effort.

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