Bonjour à toutes à et tous,
Pour me présenter, Je suis Mickael Teerlinck le créateur du Potager du Gailleroux à Jodoigne (Belgique). J’ai vécu un très grande partie de ma vie à la ferme du Gailleroux. Cette ferme se situait en face de là où j’habite aujourd’hui. Seule l’habitation de l’ancienne ferme a été conservée. Il est enssentiel pour moi de sauvegarder les terres cultivées par mes aïeuls, de les protéger et de les ensemencer.
Ma formation
J’ai suivi des études de Bioingénieur en agronomie générale à Gembloux (2002-2007). Il m’est venu progressivement l’idée que je souhaitais produire une partie de mon alimentation moi-même. De retour d’un voyage d’un an au Canada en 2013, il me semblait important également de m’immerger davantage dans le monde agricole. Je travaillais auparavant dans le domaine de l’air et de l’énergie chez Vinçotte-Environnement. Ce voyage a été pour moi l’occasion de redéfinir ce que je souhaitais dans ma vie. Je me suis rendu compte que je souhaitais notamment contribuer à produire une alimentation de qualité, respectueuse de la vie sous toutes ses formes et de notre environnement. C’était aussi l’envie profonde de me reconnecter à la nature, de la protéger et également la choyer là juste à mes pieds. Je souhaitais également que le vert nous entoure davantage dont les arbres.
Le début du potager
En 2014, l’envie profonde de retourner vers le monde agricole était donc certaine. J’ai été engagé cette année là à la Direction de l’Analyse économique agricole en tant que comptable de gestion. Ce travail me permet notamment de bien comprendre toute l’agriculture wallonne et de mieux saisir les enjeux actuels. En 2015, j’ai commencé à cultiver l’ancien potager de mes grands-parents qui était redevenu une pelouse (+-1 ares).
J’ai très vite orienté le potager vers des techniques de permaculture car elles concordent avec mes valeurs et mon envie d’accroître la biodiversité qui nous entoure. Pendant mon temps libre, je me suis attelé à agrandir le potager. En 2018, il est passé de 3 ares à 10 ares et je me suis lancé en tant qu’indépendant complémentaire en maraichage. Mon jardin a été baptisé le Potager du Gailleroux, en référence au nom du lieu-dit et aussi en référence au quartier et à la ferme de mon enfance.
Mes valeurs
Très vite, j’ai voulu redonner une place primordiale à l’Arbre, tant l’espèce sauvage que la variété cultivée. Il est bien trop peu présent dans notre environnement. L’association « arbre-arbuste-plantes vivaces et annuelles-champignons-sol vivant » est le substrat nourricier de la vie. Quand on focalise son attention sur une diversité large de ces essences, la vie animale s’y développe naturellement de concert. Et il n’est pas forcément nécessaire d’y intégrer des espèces animales domestiquées pour que le système s’harmonise tout comme dans une forêt primaire.
La permaculture rejoint mes valeurs car s’inspirer des écosystèmes naturels c’est s’assurer de copier ce qui se fait de mieux au monde en terme d’efficacité (coopération, énergie, recyclage, occupation de l’espace, synergies entre espèces,..) et d’abondance depuis des millénaires. L’homme fait partie de la nature s’il le souhaite. Il peut agir de concert avec elle plutôt que contre elle.
La production de semences est aussi pour moi primordiale et est une de mes grandes passions. Acclimater ses plants à son sol, son climat, et aux maladies ne peut se faire que grâce à elles selon moi. Elles sont un formidable outil d’adaptation et de transport de la vie. Sans elles nous ne sommes rien. Tout ce qui nous entoure évolue et s’adapte grâce à la graine ! Multiplier sans focaliser sur cette faculté qu’ont les plantes, c’est comme oublier que l’on respire.
Au fil des années, j’ai dédié une partie du potager initial aux plantes aromatiques et médicinales. Je me suis rendu compte que le potentiel de guérison des plantes était infini. Elles sont primordiales dans un jardin si nous voulons être davantage autonomes et cohérents avec nous mêmes.
A toutes ces incroyables médicinales, des arbres fruitiers se sont installés un peu partout et sont la voute manquante qu’il fallait insuffler dans le projet car ils sont la clé de notre humanité. Sans les arbres nous ne sommes rien, et nous sommes voués à disparaître. Ils ont tant à nous apporter et ils nous équilibrent. Bref, ils sont la clé des systèmes les plus diversifiés et les plus résilients. Il a encore tant à découvrir.
La diversité est essentielle, sa sauvegarde et sa multiplication sera sans aucun doute l’enjeu principal au cours des décennies à suivre. Je vous invite à vous tourner tout comme moi vers les plantes et toute les vies qui gravitent autour. Nous sommes trop peu nombreux à les multiplier et à la encourager et elles sont pourtant indispensables, et déjà rien que pour elles-mêmes !