Les mandalas au Potager sont un nouvel art de vivre qui se multiplient dans nos jardins. Ils harmonisent nos potagers. Il parait que le fait de créer un mandala modifie positivement le magnétisme d’un lieu selon plusieurs géobiologistes. Cette forme est connue depuis longtemps comme symbole de vie et de mort dans une multitude de mythes à travers le monde et également dans des temps plus récents de l’histoire par les bouddhistes comme objet de méditation. Il s’est ancrée plus récemment dans des thérapies de guérisons par Car Jung. La forme ronde est courante dans la nature contrairement aux angles de 90°. Les mandalas nous harmonisent et nous apaisent.
Signification du mot « mandala »
A l’origine, mandala signifie cercle en sanskrit. Le nom complet imprononçable est « manlowdotdlowdotala ».
Ce cercle est le symbole de la vie, du cycle de naissance, maturité, mort et renaissance. Il était souvent utilisé pour évoquer des divinités hindoues. Il symbolise la pureté et l’illumination pour les bouddhistes. Les bouddhistes l’ont souvent utilisé comme support de méditation.
Dans les jardins, il n’est pas non plus inconnu dans l’histoire. Les civilisations mayas étaient des adeptes de ce genre de symbole dans leurs cultures.
Historique des mandalas
L’origine du mandala semble liée à l’Hindouïsme et au bouddhisme bien que cette forme hautement symbolique fasse référence à l’univers ou au royaume des divinités primordiales.
Outre l’aspect univers de ce mandala, il est très régulièrement associé à une divinité morte et ressuscitée : on peut considérer notamment Jésus, Enki ressuscité en son fils Marduk, Baal, Quetzacoatl, Osiris mort et ressuscité en son fils Horus ou d’autres personnages considérés comme les réincarnations de Vishnou tel que notamment Siddhartha gautama.
L’école de bouddhisme japonais Shingon a créé deux mandalas sacrés et axés autour de plusieurs bouddhas primordiaux du bouddhisme. « Le mandala du royaume de diamant et le mandala du royaume de la matrice ». Ce sont deux représentations du Bouddha primordial c’est-à-dire Siddharta Gautama avec toutes les figures de base du bouddhisme. Le centre de cette fleur est Bouddha et il est entouré de pétales symbolisés par les autres personnages importants du bouddhisme.
Il n’est pas étonnant de représenter aussi l’origine de la vie par le soleil. Un des symboles sacré égyptien est l’œil d’Horus souvent inclus dans un cercle. Ces mandalas sont aussi présents dans les représentations du dieu du soleil maya Quetzacoatl. Les représentations qui suivent l’illustrent et vous pouvez à travers le monde de très nombreuses variantes ou inspirations qui ont sont dérivées.
En Syrie, le temple de Baal présentait au plafond un magnifique mandala aujourd’hui malheureusement détruit à coup d’explosif. Ce temple était une œuvre magistrale consacrée au dieu Baal. Ce dieu est également un personnage mort et ressuscité et symbolisé par son retour à la vie au printemps. Sa mort étant aussi pleurée tous comme ses confrères Jésus et Horus par deux entités féminines (ici Anat et la déesse du soleil).
Les chrétiens ont réalisé également des fresques évoquant ce type de mandala tel que dans la chapelle du Saint-Sépulcre. Cette basilique est honorée par une grande partie des chrétiens. Cette église serait très proche du lieu où le Christ serait mort et ressuscité.
Le mandala est probablement devenu plus populaire grâce à sa grande esthétique. Il a également la réputation de soigner comme l’a signalé Carl Jung.
Convergence des symboles
Tous comme les mandalas de sable tibétains, les mandalas végétaux s’évanouissent pour renaître à nouveau au travers des très nombreuses plantes annuelles. Le cycle de naissance-mort-renaissance est exprimé d’une manière des plus flagrantes dans la nature. Le centre du mandala thibétain (branche tibéaine du bouddhisme) est souvent lumière pure et le centre de l’univers. Quoi de plus beau que de représenter cette lumière par l’arbre siège de vie et de connaissances dans les mythes du monde.
Personnellement, j’ai trouvé toujours magnifique et particulièrement bien pensé de placer un arbre au centre d’un mandala. On associe souvent dans le mythes ce symbole aux déesses primordiales source de vie. Vous connaissez tous l’arbre de vie et de mort et l’arbre de connaissance du jardin d’Eden. Selon les traditions on parle souvent de pommier, figuier ou de sycomore comme des arbres amalgamés à la déesse Nut. Cet arbre est très régulièrement représenté par Nut ou ses analogues dans d’autres mythologies. Cette divinité est intiment liée à son fils Osiris mort et ressuscité. Le mandala est un symbole reflétant le le cycle de la vie et de la mort ce qui est parfaitement en lien à ces divinités. On fait le lien avec la symbolique très répandue décrite dans la partie « historique des mandalas ». Quoi de plus naturel de symboliser le centre d’un potager circulaire luxuriant par ces divinités-arbres également à l’origine de l’agriculture (ou leurs analogues dans d’autres mythologies).
Diversité de formes de mandalas
Personnellement, j’ai découvert le jardin Mandala chez d’autres maraîchers, notamment en France et l’idée m’a tout de suite plu. La fleur permaculturelle de la Ferme du Bec Héllouin est très connue. Chaque zone de culture correspondrait à un pétale d’une fleur. On retrouve aussi plus régulièrement un mandala composé d’anneaux et les 4 axes cardinaux sont les chemins principaux. Cette structure donne des parcelles de plus en plus grandes au plus on s’éloigne du centre. Cela peut allonger les travaux et aussi augmenter la facilité des ravageurs à consommer une longue ligne de légumes. Le tout est ne pas dépasser un diamètre trop grand.
Afin de faciliter les régulations naturelles, je vous invite à limiter la taille de vos parcelles. Cela donnera plus de régulations naturelles surtout si vous envisagez des zones de cultures vivaces telles que des médicinales. La forme circulaire a aussi des utilisés en plus de son côté artistique : il y a plus d’interactions entre les variétés et entre toutes les vies qui s’y trouvent. Pour les ravageurs et les maladies, il est particulièrement intéressant d’utiliser le cercle plutôt que des planches de culture droites car il favorise les prédateurs naturels efficaces.
Astuce pour éviter les parcelles trop longues
Pour les très grands mandalas, la solution pour limiter la taille des parcelles est d’augmenter le nombre de parcelles par anneau au plus on s’éloigne du centre. Cette astuce donne davantage de chemins ce qui facilite la circulation. Au Potager du Gailleroux, j’ai ainsi créé une forme qui visuellement du ciel donne une impression plus aléatoire des parcelles. J’ai pu positionner deux chemin d’accès principal pour pénétrer jusqu’au centre du mandala. Tous les autres chemins me permettent également de sortir où je le désire et même si c’est ailleurs plus sinueux. Je prends beaucoup de plaisir à m’y balader à observer l’évolution perpétuelle des cultures.
De tous les espaces de culture présent au Potager du Gailleroux, les plus grandes plantes médicinales sont présentes dans le grand mandala. Bien que je ne comprenne pas bien les raisons de ce phénomène, je constate très régulièrement des vigueurs importantes dans des mandalas. Le géomagnétisme est la piste principale pour expliquer ce phénomène.
Etapes de création des mandalas
Je dresse ici les étapes pour réaliser un mandala de culture à la main en partant d’une pelouse et en ne creusant que les chemins. Il est bien entendu envisageable de préparer une terre fine sur toute la zone avec des engins motorisés (motoculteur, fraiseuse, ect.). Cette étape est souvent très perturbatrice la vie du sol et notamment pour les vers de terre qui seront tués et coupés avec les lames des outils. Pour réduire la mortalité, envisager un creusement uniquement dans les chemins réduit cette perturbation et donne souvent de très bons résultats.
Pour avoir réalisé une petite dizaine de mandalas de tailles variables, je peux vous assurer que tout ce qui suit est réalisable seul ! Bien entendu s’entourer et travailler à plusieurs est stimulant et garantit de ne pas s’épuiser. Tout dépend de votre motivation et de votre état physique. J’ai coaché des femmes qui m’ont épaté par leur rapidité et énergie pour des mandalas gigantesques. Elles l’ont créé seules en quelques jours. La création d’un mandala est j’en suis sûr à votre portée si vous suivez naturellement vos limites et la patience requise.
Les étapes préalables :
- Mesurer sur le terrain les limites du mandala
- Positionner sur la carte les éléments existants tels que les arbres et plantes existants ou autres éléments fixes.
- En fonction des limites mesurées du mandala et les points fixes qui y resteront, évaluer la taille des zones de cultures et les dimensions des allées
- Largeur des chemins : 50 cm serait une base minimale mais suffisante pour optimiser un petit espace et permettre le passage avec une brouette
- Des largeurs de parcelles comprises entre 1 m et 1.3 m sont optimales pour réaliser des travaux de part et d’autres. L’idéal standard serait de 1.2 m selon moi. A croupi, vous serez en mesure d’atteindre facilement le centre de la parcelle.
La création sur le terrain de mandalas
- Utiliser une corde et réaliser des nœuds à chaque distance de référence : limite de la zone du centre (ou début de chemin), fin de chemin, début de zone de culture, fin de zone de culture et ainsi de suite jusqu’au bord du mandala. Il est possible aussi de tracer les différents anneaux avec de la chaux.
- Prendre en main la corde et le premier nœud et couper à la bêche la zone du centre et tournant autour du piquet. Il est possible de réaliser en une fois toutes ces coupes pour tous les chemins jusqu’aux limites du mandala. Le faire au fur et à mesure vous permettra de varier les travaux et vous économiser.
- Ameublir la pelouse à la grelinette est envisageable si votre sol est suffisamment meuble et ne comporte pas trop de cailloux. Cette étape vous permettra d’ameublir en profondeur votre sol facilitant le développement optimal de toutes les racines. Elle peut n’être localisée que dans les zones des futures parcelles afin d’aller plus vite.
- Une étape souvent négligée et indispensable est à envisager pour éviter la repousse de l’herbe sur les bords des parcelles : retourner une largeur de +-20 cm sur tous les bords de la future parcelle de culture. Le travail est plus long mais il vous fera gagner beaucoup de temps de désherbage par la suite.
- Creuser le premier chemin avec une bèche. Il n’est pas nécessaire à cette étape de creuser plus profondément que sous les racines des mottes d’herbe.
- Replacer les mottes retournées sur les parcelles d’herbe. Il est important lors de la création de buttes d’éviter des pentes trop fortes de celles-ci afin d’éviter des coulées de terres et faciliter des semis en place sur un sol peu pentu. Recouvrir ces futures parcelles fera mourir l’herbe qui la contient et elle se décomposera rapidement. Après toutes les opérations qui suivent il est tout à fait possible de semer et planter dans les jours qui suivent la finalisation !
- Creuser plus profondément les allées pour récupérer de la terre fine et la positionner autour de la délimitation de parcelle identifiée (utilisations d’une bêche, une fourche-bêche et une pelle de chantier en fonction de vos facilités).
- Niveler la terre fine de la butte avec un râteau
- Répéter les opérations précédentes
- En fonction du type de sol que vous avez, il est possible d’amender avec du sable, compost et terreau. Je recommande souvent lors de la création de ces étapes d’ajouter de l’amendement organique (compost) et ensuite une couche de terreau (2 à 3 cm est un minimum). Le compost ajoutera de l’humus et de l’azote à vos zones de cultures. L’herbe est déjà très riche en azote la décomposition des mottes et est souvent suffisante les premières années pour fournir assez d’azote la première année suivant la réalisation du mandala. Le terreau vous donne une couche empêchant les herbes non désirées de se ressemer. Cette couche est idéale pour augmenter la couche de terre meuble et réaliser immédiatement les premier semis (soit de printemps ou des semis d’automne c’est-à-dire en septembre voire maximum en octobre pour les derniers engrais verts).
- Remplir les allées avec : une bâche + copeaux, ou paille + copeaux, ou paille, ou copeaux (si seuls une couche épaisse est indispensable). Personnellement, je recommande de la paille recouverte de quelques cm de copeaux de bois (feuillus ou résineux). La paille rendra le sol meuble si vous avez des repousses d’herbes non désirées à retirer. De la pelouse peut s’envisager également. Dans ce cas, les étapes décrites précédemment doivent être adaptées en conséquence. Dans ce cas, vous ne bénéficierez pas des mottes d’herbes des chemins pour créer les zones de cultures. Je déconseille la pelouse dans les chemins car les zones de végétation luxuriantes peuvent souvent déborder dans les chemins et cela vous obligera à une tonte régulière. Positionner de la matière végétale dans les chemins est une opération à répéter chaque année mais qui vous évitera beaucoup d’étapes de désherbage. Beaucoup d’entrepreneurs de jardins doivent payer pour déposer les broyats dans les centre de recyclage. C’est l’occasion de contacter dans votre réseau les personnes qui seront ravies de vous fournir.
Les mandalas sont faciles à construire, ils apaisent le regard et cassent les codes des jardins rectilignes. Je vous invite à tenter à votre échelle le mandala de vos rêves. Harmonisons nos espaces cultivés pour le plus grand plaisir des sens !